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Société Française d’Evaluation et de Traitement de la Douleur – Février 2016

Texte original (fichier pdf)

  • RECOMMANDATION 1 : Les antalgiques opioïdes forts ont montré une efficacité modérée dans le soulagement des Douleurs Chroniques Non Cancéreuses dans les étiologies suivantes (PREUVES MODEREES) :

– les douleurs arthrosiques des membres inférieurs ;

– les lombalgies chroniques réfractaires (discopathie dégénérative, spondylolisthésis,

hernie discale ou canal lombaire étroit) ;

– les douleurs neuropathiques périphériques ou centrales.

 

sous réserve impérative de respecter les recommandations suivantes :

  • RECOMMANDATION 2 (AVIS d’EXPERT) : Instaurer un antalgique opioïde fort uniquement :

– avec un diagnostic précis de l’étiologie des douleurs chroniques.

après échec des traitements médicamenteux recommandés en première intention donnés aux doses maximum efficaces tolérées.

– après une prise en charge psychologique chez les patients présentant une comorbidité dépressive ou anxieuse, une prise en charge sociale, professionnelle et rééducative pour les douleurs arthrosiques et les lombalgies chroniques.

  • RECOMMANDATION 3 (Preuve Faible) : Ne pas utiliser d’antalgiques opioïdes forts dans le traitement des maladies dites dysfonctionnelles et notamment dans la fibromyalgie.
  • RECOMMANDATION 4 (Preuves modérées) : Ne pas utiliser d’antalgiques opioïdes forts dans le traitement des céphalées primaires et notamment de la migraine.
  • RECOMMANDATION 5 (Preuves modérées) : Ne pas poursuivre un antalgique opioïde fort au-delà de 3 mois en l’absence de bénéfice significatif sur au-moins un des aspects suivants : soulagement de la douleur, amélioration de la fonction, amélioration de la qualité de vie
  • RECOMMANDATION 6 (Avis d’experts) : Ne pas dépasser 150 mg d’équivalent morphine / jour sans un avis spécialisé.
  • RECOMMANDATION 7 (Preuves modérées) : Tous les opioïdes forts semblent similaires en termes d’efficacité, quelle que soit l’indication. Il n’est pas recommandé d’utiliser un opioïde fort plus qu’un autre.
  • RECOMMANDATION 8 (Avis d’experts) : Il est fortement recommandé de prévenir les effets indésirables digestifs les plus fréquents (constipations, nausées, vomissements) par un traitement symptomatique anticipé, systématiquement proposé sur ordonnance
  • RECOMMANDATION 9 (Preuves fortes) : Rechercher systématiquement des facteurs de risque de mésusage des antalgiques opioïdes avant toute prescription. L’existence de facteurs de risque n’interdit pas la prescription, mais justifie une attention et un suivi renforcés.

Principaux facteurs de risque de mésusage :

  • Âge jeune / sexe masculin
  • Antécédent de maladie psychiatrique
  • Antécédent de mésusage ou d’addiction à une substance (alcool, drogues illicites, médicament …)
  • Consommation abusive préalable d’un antalgique opioïde faible

 

  • RECOMMANDATION 10 (Preuves faibles / Accord fort) : Rechercher systématiquement un mésusage lors de chaque renouvellement d’ordonnance d’un antalgique opioïde fort.

Signes de mésusage : surdosage, chevauchement d’ordonnances, recherche effet anxiolytique / sédatif / stimulant …

  • RECOMMANDATION 11 (Avis d’experts) : Face à une addiction ou un mésusage probable d’un antalgique opioïde fort, il est recommandé de demander un avis spécialisé (addictologue, psychiatre, algologue).
  • RECOMMANDATION 12 (Avis d’expert) : Chez les patients traités par un antalgique opioïde fort pour une douleur chronique non cancéreuse, il est recommandé de prendre un avis spécialisé:

Avant la prescription :

En l’absence d’étiologie précise expliquant les douleurs chroniques.

En cas de comorbidité psychiatrique associée.

Devant la présence de facteurs de risque de mésusage.

Pendant la prescription :

Si la douleur persiste malgré une augmentation de la posologie.

Au-delà de 3 mois de traitement.

Au-delà de 150 mg d’équivalent morphine par jour.

 

  • RECOMMANDATION 13 (Preuves modérées) : Privilégier les antalgiques opioïdes forts à libération prolongée dans les douleurs chroniques non cancéreuses.
  • RECOMMANDATION 14 (Preuves faibles) : Ne pas utiliser les formes de fentanyl transmuqueux (libération rapide) dans la prise en charge des douleurs chroniques non cancéreuses.
  • RECOMMANDATION 15 (Avis d’expert) : Evaluer à chaque renouvellement d’ordonnance les bénéfices et les risques de la poursuite d’un traitement par antalgique opioïde fort.