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Association Buprénorphine/Naloxone dans le traitement de la douleur chronique

Dans cette étude américaine, les auteurs évaluent la pertinence de l’association Buprénorphine-Naloxone (Bup/Nal) dans la prise en charge des patients douloureux chroniques, avec et sans dépendance aux opioïdes associée, par l’étude de la bibliographie disponible sur le sujet.

L’association Bup/Nal (rapport 4:1) fait partie des médicaments de substitution aux opiacés validés dans le traitement de la dépendance aux opioïdes. Cette formulation est réputée réduire les risques d’overdose et de mésusage grâce aux propriétés pharmacologiques de la Buprénophine, qui présente un effet plateau lorsqu’on augmente ses posologies, et l’association avec la Naloxone, antagoniste des opioïdes, dont la biodisponibilité réduite par voie orale n’empêche pas l’efficacité de la buprénorphine, tout en réduisant le risque de détournement de la voie d’administration, car elle jouerait alors son rôle d’antagoniste.

L’augmentation des overdoses et décès liés aux antalgiques opioïdes, prescrits puis détournés de leur indication, aux États-Unis, confrontée à la nécessité de traiter les nombreux patients douloureux chroniques (prévalence américaine : 31 %) incite à s’interroger sur l’efficacité et la tolérance dans ce contexte des opioïdes réputés les moins à risque, parmi lesquels l’association Bup/Nal.

Cette association est décrite par les auteurs comme utilisée parfois hors recommandations dans le traitement de la douleur chronique sans consensus sur son efficacité. La revue de littérature effectuée par les auteurs suggère que la Bup/Nal présenterait un profil pharmacologique particulier, différent de la Buprénorphine seule, susceptible de procurer un effet antalgique plus prononcé chez les patients qui présentent une douleur chronique associée à une dépendance aux opioïdes que chez les patients sans dépendance associée. D’après les auteurs, chez ces patients dépendants des opioïdes et douloureux chroniques, l’association Bup/Nal aurait des effets positifs par 2 mécanismes. Tout d’abord, elle participe au phénomène de rotation des opioïdes permettant de réduire la tolérance apparue avec l’exposition prolongée aux opioïdes forts. Enfin, son action antagoniste des récepteurs kappa s’opposerait de façon compétitive à l’action agoniste de la Dynorphine spinale qui contribuerait à l’apparition de l’hyperalgésie induite aux opioïdes.

Pour les raisons exposées précédemment, les auteurs concluent sur la base des données actuelles à l’existence d’un intérêt de la Bup/Nal dans le soulagement de la douleur chronique chez les patients dépendants des opioïdes, bien que les mécanismes conduisant à cette efficacité restent incomplètement élucidés.

 

Source : https://www-ncbi-nlm-nih-gov.sicd.clermont-universite.fr/pmc/articles/PMC3999180/