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Morphine

Résultats de l’enquête officielle d’addictovigilance des médicaments contenant du sulfate de morphine

Rapporteur CEIP-Addictovigilance Montpellier

Version : mai 2017

Comité technique d’addictovigilance, ANSM

A la suite du premier rapport d’addictovigilance de 2002, un rapport actualisé a été présenté en mars. La proportion de sujets détournant le sulfate de morphine représente 3% des notifications. En 2015, 6,8% des ordonnances falsifiées retrouvées dans l’enquête OSIAP concernaient le sulfate de morphine. La spécialité Skenan® est la formulation de sulfate de morphine principalement détournée de son usage (environ 80% des cas).

Un usage hors AMM par voie intraveineuse par des usagers dépendants aux opioïdes

L’analyse des outils pharmaco-épidémiologiques permet de préciser le profil des usagers de sulfate de morphine : principalement un homme (70%) d’âge médian aux alentours de 35 ans, détournant la voie d’administration par voie injectable dans plus de 50 % des cas. La dose médiane quotidienne rapportée est de 400 mg par jour, avec des doses maximales jusqu’à 2 g. Un nomadisme médical est observé pour obtenir des prescriptions pour un usage récréatif. L’obtention illégale par deal ou achat de rue est retrouvé dans 14 à 53,6 % des cas selon les différentes enquêtes. De plus, il est rapporté que le sulfate de morphine est parfois utilisé comme traitement de substitution aux opiacés (TSO).

Le détournement de sulfate de morphine chez une population de toxicomanes et pour un usage récréatif a été le principal élément analysé. Cependant, on observe une augmentation de la dépendance primaire chez les sujets non usagers de drogue, même si elle est difficile à évaluer.

Dans la dernière mise à jour de l’enquête (2013-2016) cette population représente 16,2% des notifications (versus 7,2% lors de l’enquête 1996-2013).

La dangerosité du produit est connue, avec des risques de complications telles que le coma ou la dépression respiratoire. Il faut aussi évoquer de nombreuses complications liées au détournement de la voie d’administration (intraveineuse) : troubles infectieux, thromboses veineuses et accidents ischémiques.

La dernière mise à jour de l’enquête révèle de nombreuses consommations associées au sulfate de morphine : cocaïne, méthadone, cannabis, benzodiazépines, héroïne et méthylphénidate.