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EVOLUTION DES VENTES D’ANTALGIQUES NON OPIOÏDES (PARACÉTAMOL, IBUPROFÈNE) EN FRANCE DE 2005 A 2016

L’agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) a étudié l’évolution des données françaises de vente du paracétamol et des anti-inflammatoires dont l’ibuprofène. Ces données ont été analysées en dose journalière (DDD) pour 1000 habitants par jour qui est un critère indirect d’évaluation de l’exposition de la consommation de médicament dans une population.

Sur cette période de 10 ans, les auteurs rapportent une diminution de 7% de la consommation d’antalgiques en France, les médicaments non opioïdes étant les plus consommés et augmentant de 29%. Le paracétamol reste la substance la plus consommée avec une augmentation de 53% depuis 2005 alors que l’usage de l’ibuprofène et des autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est resté stable sur cette période.

Depuis 2008, les dosages à 1000 mg de paracétamol sont les formes les plus utilisées avec une hausse de 140% entre 2005 et 2016. Une vigilance doit être maintenue face au risque d’intoxication et d’atteinte hépatique sévère accru avec ces dosages élevés ; le paracétamol étant la première cause de greffe hépatique d’origine toxique. L’ibuprofène est le deuxième antalgique consommé avec une augmentation des formes dosées à 400 mg. Enfin, on note une consommation de paracétamol par voie injectable (en milieu hospitalier) multipliée par trois depuis 2005.

Le paracétamol a pu bénéficier de la recommandation de prescription de cette molécule lors de l’arrêt du dextropropoxyphène pour le soulagement des douleurs légères à modérées. Le paracétamol représente 64% du marché total des antalgiques en France. La disponibilité en automédication du paracétamol et de l’ibuprofène peut expliquer leur usage majoritaire. Néanmoins, 84% des ventes de paracétamol se feraient sur prescription. L’usage de ces deux molécules aussi comme antipyrétiques doit aussi faire relativiser ces chiffres dans la finalité antalgique.

 

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/bcp.13564/epdf