Lors de sa commercialisation, la gabapentine n’était pas associée à un risque d’abus et a été largement prescrite en première intention dans la prise en charge de la douleur neuropathique. Une revue de littérature a évalué la prévalence et les facteurs de risques associés au mésusage, l’abus et au détournement de ce gabapentinoïde. 33 articles ont été analysés corespondant à 23 études de cas et 11 étude pharmacoépidémiologiques. La prévalence du mésusage peut atteindre 40 à 65% des patients bénéficiant d’une prescription de gabapentine et 15 à 22% des patients présentant un comportement d’abus d’opioïdes. La gabapentine est majoritairement mésusée pour u usage récréatif, une automédication voire une intoxication volontaire. Dans ces mésusages, elle est utilisée seule ou en association avec d’autres substances comme notamment des opioïdes (substitution ou antalgiques), des benzodiazépines ou de l’alcool. Ce mésusage est décrit dans de nombreux pays. La population des patients ayant des troubles liés à l’usage de substance semble plus à risque et la prescription de gabapentine doit ainsi bénéficier d’une vigilance accrue chez ces patients voire d’une information ciblée des professionnels de santé concernés.