L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) a pris la décision, applicable en avril 2020, de limiter à 3 mois la possibilité de renouvellement des ordonnances de médicaments contenant du tramadol.
L’objectif de cette modification des conditions de prescription et délivrance du tramadol est d’encourager les médecins à une réévaluation plus fréquente du rapport bénéfice-risque pour éviter l’installation d’un mésusage voire d’une dépendance physique ou d’une réelle addiction.
Le réseau français des centres d’addictovigilance vous propose dans leur dernier bulletin d’avril 2020 un résumé des données de pharmacosurveillance qui ont conduit à cette décision proposée par la commission des stupéfiants et psychotropes de l’ANSM.
En effet, plusieurs enquêtes du réseau des centres d’addictovigilance (CEIP-A) ont montré un mésusage croissant du tramadol ces dernières années :
- 1er antalgique opioïde cité dans une enquête de 2018 sur les usages problématiques à la fois chez les usagers de drogue mais également dans la population générale pour le traitement de la douleur. Les usages problématiques observés sont notamment une dépendance avec des signes de sevrage survenant même lors de prises à doses recommandées et sur une courte période, entraînant une prise persistante par des patients qui ne présentent plus de douleur.
- 1er antalgique impliqué dans les décès liés à la prise d’antalgiques, devant la morphine (enquête DTA).
- 2ème antalgique le plus fréquemment retrouvé sur les ordonnances falsifiées présentées en pharmacie, derrière la codéine (enquête OSIAP[ )